26 mai, 2023
Le secteur des soins de longue durée au Canada a besoin d'un recrutement urgent de personnel afin d'assurer la durabilité des soins aux résidents dans les années à venir. Dans cette publication de la semaine dernière, nous avons détaillé les conditions de travail dans les foyers de soins de longue durée qui ont conduit à l'épuisement du personnel. Nous avons également noté qu'aux dernières nouvelles, 38 000 postes de soins de longue durée étaient vacants dans l'ensemble du pays. Pour pourvoir ces postes, nous devons regarder au-delà de nos frontières.
Bien qu'il faille de nombreuses années pour développer un vivier national de talents, en préparant le terrain dans les établissements d'enseignement et en recrutant des personnes dans ces programmes, il existe à l'étranger de nombreuses personnes talentueuses qui pourraient avoir un impact fantastique dans notre secteur. Bien entendu, nous devons faciliter la venue de ces nouveaux arrivants au Canada et le faire de manière équitable.
Pour la CALTC, cela signifie qu'elle doit respecter le Code de pratique mondial pour le recrutement international des personnels de santé de l'Organisation mondiale de la santé. Cela signifie également que le secteur des soins de longue durée a la responsabilité de garantir des lieux de travail sûrs et équitables pour les femmes et les personnes racialisées qui sont de nouveaux Canadiens. Il est également essentiel de veiller à ce que les nouveaux arrivants bénéficient d'un soutien tout au long de leur transition vers la vie au Canada.
Les foyers de soins de longue durée et les gouvernements provinciaux adoptent déjà des approches novatrices pour trouver de nouveaux talents. Le gouvernement de la Nouvelle-Écosse a récemment conduit une délégation dans un camp de réfugiés kenyans où elle a réussi à recruter 65 travailleurs de la santé qui viendront dans la province et seront employés dans le secteur des soins de longue durée. Ils devraient arriver au milieu de l'année et utiliser leurs connaissances pour aider les personnes âgées de Nouvelle-Écosse dans leur vie quotidienne.
En Nouvelle-Écosse, les travailleurs arrivant du Kenya seront accueillis avec un logement et d'autres aides nécessaires pour mener une nouvelle vie réussie dans la province. Ces travailleurs ont été amenés d'Afrique de l'Est dans les Maritimes dans le cadre du Programme pilote sur la voie d’accès à la mobilité professionnelle. Ce programme est extrêmement prometteur, car il aide les réfugiés qualifiés à prendre un nouveau départ et les prestataires canadiens de soins de santé et de soins de longue durée à faire face aux graves pénuries de personnel. Mais il ne s'agit pas d'une solution miracle, et le programme peut encore être développé. Élargir le programme et soutenir les employeurs au moyen d'une enveloppe de financement distincte afin d'aider les réfugiés à l'établissement d'un nouveau foyer.
L'accélération du processus d'immigration devrait également être une priorité pour les dirigeants d'Ottawa. Les délais de traitement à Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada peuvent être éprouvants pour les personnes qui essaient de venir au Canada. Pour atténuer la crise des RHS que nous connaissons, nous devons améliorer l'efficacité de l'évaluation des demandes de visa. Le gouvernement fédéral a pris quelques mesures initiales, mais il reste encore du travail à faire. Tant que nous y sommes, nous devrions également augmenter le nombre de visas de travail annuels accordés aux professionnels de la santé formés à l'étranger.
Malheureusement, pour ces nouveaux arrivants bien formés et instruits, l'arrivée au Canada ne représente souvent que la moitié du chemin. Ils se heurtent rapidement à un mur de bureaucratie : Le système des ordres provinciaux et territoriaux. Ce système d'exigences et d'accréditations différentes selon l'endroit où l'on vit nous place dans une position désavantageuse par rapport à d'autres pays.
Le Canada est un grand pays où de nombreuses personnes du monde entier souhaitent venir vivre et travailler, mais nous sommes en concurrence avec d'autres pays similaires tels que le Royaume-Uni et l'Australie. Ces pays n'ont pas le même système réglementaire fragmenté et optent plutôt pour l'accréditation professionnelle au niveau national.
Nous devons faciliter les choses en nous attaquant aux problèmes de mobilité de la main-d'œuvre entre les provinces et les territoires. La rationalisation des exigences est un bon point de départ. La reconnaissance des diplômes internationaux ou la mise en place de programmes de transition simples et sensés pour s'assurer que les travailleurs formés à l'étranger possèdent les compétences nécessaires dans leur domaine devraient également être des priorités.
En adoptant les bonnes stratégies et en modifiant les politiques, nous pouvons accueillir les nouveaux arrivants dans le secteur canadien des soins de longue durée, où ils s'épanouiront au sein de nos communautés et sur le plan professionnel, en aidant les résidents des foyers de soins de longue durée. Il s'agit d'un élément clé de la stratégie visant à relever les défis liés aux RHS dans le secteur des soins de santé. La CALTC exhorte tous les ordres de gouvernement à prendre des mesures en faveur de cette priorité.