Comme nous l'avons écrit au cours des dernières semaines, et ce n'est pas une surprise, la crise actuelle des ressources humaines dans le secteur de la santé a fait des ravages au sein de la main-d'œuvre du secteur des soins de longue durée. Des années de sous-financement et de ressources insuffisantes, combinées aux défis uniques de la pandémie, ont créé les conditions idéales pour l'épuisement du personnel.
Un rapport publié à la fin de l'année dernière par la Commission de la santé mentale du Canada, en collaboration avec le Centre d'études sur les soins primaires de l'université Queen's et le Centre de gestion des soins d'HEC Montréal, a révélé que 40 % des travailleurs de la santé font état d'un épuisement professionnel. Le rapport indique également que la moitié des personnes interrogées souhaitent quitter leur profession.
Si nous voulons nous attaquer sérieusement à la crise des RHS, la réponse la plus évidente consiste à répondre aux préoccupations des travailleurs actuels. En tant que secteur, nous devons nous efforcer de créer une culture d'accueil et de soutien qui donne la priorité aux besoins de santé mentale de notre personnel.
La CALTC a collaboré avec la Commission de la santé mentale pour adapter son programme intitulé le Programme de l'ésprit au travail spécifiquement pour les soins de longue durée afin de répondre aux besoins du personnel en matière de santé mentale par le biais de modules de formation fondés sur des données probantes. La stigmatisation reste l'un des principaux obstacles qui empêchent les personnes de demander de l'aide; c'est pourquoi l'une des premières parties du programme porte sur la compréhension du continuum de la santé mentale, sur la façon de dépasser la stigmatisation et d'avoir des conversations ouvertes et honnêtes sur la santé mentale.
Lorsque les travailleurs peuvent parler franchement de leurs sentiments, nous pouvons commencer à enseigner et à mettre en place des stratégies qui contribuent à renforcer la résilience face au stress, à la négativité et aux situations difficiles. Nous sommes heureux que le gouvernement fédéral ait reconnu la valeur de ce travail et ait accordé à CALTC une subvention pour faciliter cette importante initiative.
Bien entendu, un seul programme ne résoudra pas le problème de l'épuisement professionnel dans le secteur des soins de longue durée. Les gouvernements de toutes les allégeances politiques doivent continuer à soutenir des programmes tels que le Programme "l'ésprit au travail". Outre l'éducation, nous devons également renforcer le financement des travailleurs du secteur des soins de longue durée afin qu'ils puissent bénéficier des conseils, des services cliniques et des autres formes de soutien dont ils ont besoin pour résoudre leurs problèmes de santé physique et mentale.
Le soutien à la santé mentale est l'un des éléments qui permettent de créer des lieux de travail épanouissants dans l'ensemble du secteur des soins de longue durée. Nous savons également que lorsque le développement professionnel est une priorité, les travailleurs se sentent plus satisfaits car ils continuent à développer leurs compétences et leur talent.
Il est également essentiel de multiplier les possibilités de formation continue qui permettent au personnel non seulement de se développer, mais aussi de tirer parti de ces expériences pour progresser dans leur domaine et obtenir une promotion. Il est important de récompenser les personnes qui s'investissent dans les soins de longue durée et dans la profession.
Au fur et à mesure que les universités et les collèges créent des espaces pour les programmes de soins infirmiers et d'aide à la personne, il est possible de créer également ces programmes de formation continue.
Lorsque nous parlons de la crise des RHS, nous pensons trop souvent à combler les postes vacants et à attirer davantage de talents dans les domaines de la santé. Bien que cela soit sans aucun doute important, une grande partie de la solution réside dans la formation de l'excellente main-d'œuvre déjà présente dans le système. C'est essentiel si nous voulons continuer à développer le secteur des soins de longue durée au Canada.